2.3.10

Le téléphone pleure

A l'heure du règne de la communication virtuelle, l'artiste Sophie Calle, agitatrice de pensées, a eu une idée insolite...

Petit préamuble : le travail de Sophie Calle a pour vocation de créer des passerelles entre l'art et la vie. Sous la forme d’installations, de photographies, de récits, de vidéos et de films. "L'artiste construit des situations associant une image et une narration, autour d’un jeu ou d’un rituel autobiographique, qui tente de conjurer l’angoisse de l’absence, tout en créant une relation à l’autre contrôlée par l’artiste".

C'est ainsi qu'elle a eu l'idée d'installer sur le pont du Garigliano à Paris, sous la sculpture rose orangée en forme de fleur, une cabine téléphonique dont elle détient, seule, le numéro. Elle peut le faire sonner à n'importe quel moment du jour ou de la nuit. L'idée étant de prendre le temps de discuter de la pluie, du beau temps, de la vie pendant 5 minutes ou 1 heure avec un passant curieux qui aura eu l'audace de décrocher le combiné.

Voici les quelques lignes gravées sur cette cabine éphémère :

« Mon nom est Sophie Calle

Vous êtes dans ma cabine téléphonique

Je suis seule à en connaître le numéro

Je le composerai régulièrement,

mais de manière aléatoire,

dans l'espoir d'avoir quelqu'un au bout

du fil. »